Interview d’Henri Tomasi par Ratou
La Montagne, 25 juillet 1955

 

 

Il m’offre un visage serein illuminé de deux grands yeux noirs extraordinairement mobiles, reflets immédiats des idées ou sentiments qui parsèment notre conversation à bâtons rompus. Ah ! parlez-lui donc de ce petit village provençal qui a nom ” Tourrettes-sur-Loup “, vous le sentirez aussitôt s’écartant irrésistiblement de la trépidation, du brouhaha, de la mondanité de la vie qui l’entoure. Son rêve, je crois pouvoir le traduire, serait de vivre là-bas dans une de ces bastides de Camargue, où parfumée de serpolet et de romarin, son inspiration se donnerait libre cours, sous l’ombrage d’une treille ou d’un olivier rabougri, mais toujours vert. (…)

Il me fait l’honneur de cette confidence : ” Si ce n’étaient les exigences de l’existence, j’abandonnerais à jamais la baguette pour me consacrer uniquement à la composition “.

 

 

 

 

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