Zibeline, Jacques Freschel – Concerto pour alto

 

Au lendemain des drames parisiens l’Orchestre Philharmonique de Marseille célèbre son cinquantenaire

Jacques FRESCHEL – ZIBELINE – 10 janvier 2015

http://www.journalzibeline.fr/critique/marseille-fete-son-orchestre/

 

Photo©Ville de Marseille

 

(…) L’Opéra est comble du parterre aux balcons ! Si les cœurs sont meurtris, les têtes troublées, on détecte à l’entrée des artistes un mouvement, une émotion commune qui, dans la foulée des mots de Lawrence Foster, initie vaille que vaille un esprit de fête. « C’est dans ces moments que la musique est plus que jamais essentielle » déclare le directeur musical de la phalange phocéenne… Les musiciens se lèvent, slogan en main : « NOUS SOMMES CHARLIE » lit-on sous les applaudissements de la salle.

C’est à l’aune de cet élan fraternel que débute la soirée…

(…)

Magali Demesse transcende l’alto de Tomasi !

Magali Demesse©Peggy Porquet

 

Au cœur du programme on attendait un événement : la re-création du Concerto pour alto d’Henri Tomasi, musicien né à Marseille et dont l’œuvre ne cesse, à juste titre, de trouver la place qu’elle mérite à l’affiche des concerts. De fait, à l’écoute de cet opus créé en 1951 (et plus jamais joué depuis!) surgit une évidence : comment les altistes, solistes virtuoses qui parcourent le monde depuis l’envol de l’instrument initié par Yuri Bashmet, peuvent-ils se passer de cette œuvre majeure du répertoire, tant sur le plan technique qu’expressif ?

Il aura fallu attendre qu’un petit bout de femme, explosion de talent, déboule sur la scène de la Place Reyer pour en révéler l’importance ! Magali Demesse est sortie avec classe de son premier rang d’alto solo de l’Orchestre municipal (elle y brille d’un éclat si singulier qu’on le remarque d’emblée!), pour gagner le devant du plateau. Quel pari réussi… et quel magnifique travail accompli ! La musicienne livre l’ample partition à la salle, par cœur, et allie la perfection technique d’un opus très exigeant à une puissance expressive rare. L’archet virevolte et l’altiste (une vraie grande soliste !) donne vie à l’œuvre, danse avec l’orchestre dans un dialogue imaginatif et coloré, avec hauteur de vue et sensualité. C’est superbe… et c’est un triomphe !

De quoi donner l’idée aux maisons de concerts d’afficher enfin cet ouvrage ?

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