HENRI TOMASI ET LE CINEMA

Jeune pianiste dans les premiers cinémas

Dès 1916, à l’âge de 15-16 ans, Henri Tomasi, par nécessité pécuniaire, joue du piano dans les cinémas de Marseille, sa ville natale : le ” Femina “, le ” Saint-Ferréol “, etc… En accompagnant les premiers films muets il apprend à improviser, ce qui révèle ses dons pour la composition. Les films de Chaplin, puis bien d’autres, lui donnent un goût marqué, qui ne faiblira jamais, pour le cinéma. Etudiant au Conservatoire à Paris dans les années 20, il continue à ” faire du métier “, au ” Studio de l’Etoile “, au ” Marivaux “, etc… Jusqu’à sa mort il demeura un cinéphile averti.


Musiques de films

1938 : Légions d’honneur – Réalisateur : Maurice Gleize

1939 : Récif de corail

1939 : Les frères corses

1939 : L’homme du Niger

1944 : L’Ile d’amour

1945 : Naïs – Réalisateurs : M. Pagnol et Raymond Leboursier

1946 : Les santons : court-métrage sur le ballet représenté à l’Opéra de Paris

1946 : Documentaires divers :
Week-end américainSous terre et sous merChasses excentriquesFemelles meurtrièresGangsters de la forêtErmite au pays des crabesMarécagesMystères de NeptunePays désertiques

1948 : Colomba

1948 : Au bout de la route

1951 : Côte d’Ivoire

1951 : L’Ile de lumière – Réalisateur : Cousinet

1954 : Les Lettres de mon moulin – Réalisateur : M. Pagnol


Henri Tomasi et l’exotisme

Marseille a donné très tôt à Henri Tomasi le goût des pays lointains, et il voulait devenir marin, comme plusieurs de ses parents corses ; l’Afrique et l’Asie l’attiraient particulièrement. L’Exposition Coloniale de 1931 à Paris va stimuler son imagination et lui inspirer un poème symphonique qui aura un grand succès et établira sa notoriété, Tam-Tam, d’après une pièce radiophonique de Julien Maigret. Ce dernier, directeur de la station ” Radio-Colonial ” fondée alors, l’engage comme chef d’orchestre. S’il est sollicité par Maurice Gleize en 1938 pour composer la musique de “Légions d’honneur “, c’est notamment grâce au retentissement qu’a eu Tam-Tam. Il est important de noter qu’en 1936 Henri Tomasi fut un ardent partisan du Front Populaire et qu’en 1968 il composa une Symphonie du Tiers-Monde dédiée à l’émancipation de tous les peuples opprimés. Son engagement comme chef à ” Radio-Colonial ” et sa partition pour le film Légions d’honneur n’ont donc évidemment rien à voir avec une quelconque sympathie pour le colonialisme auquel il était opposé. Ils sont bien plus à relier à son attrait pour ” l’exotisme “.

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