CONCERTO pour VIOLON (Périple d’Ulysse)

 

Le sous-titre du Concerto pour violon d’Henri Tomasi, « Périple d’Ulysse » illustre plus que toute autre œuvre le renouveau de son écriture dans les années 60. On n’y reconnaîtrait pas le compositeur du Concerto de trompette, sa partition la plus célèbre interprétée dans le monde entier !

Ce sous-titre, comme le rappelle Dévy Erlih, son créateur et dédicataire, illustre le projet du musicien de « réunir Hamlet et Ulysse en un seul héros dramatique, incarné en quelque sorte par le violoniste ». Mais l’Ulysse dont Tomasi s’est inspiré était celui de Giono dans son livre « Naissance de l’Odyssée », ce qui explique et l’ensoleillement de l’œuvre souligné par Zino Francescatti et même ce côté « humoristique » relevé par Dévy Erlih,-  opposés en un contraste saisissant au déchirement, à la rage, à la révolte d’Hamlet.

D’où  une œuvre qui, « arrachée à la substance intérieure » comme l’écrivit dans « Le Monde » Jacques Lonchampt, et « romantique » comme l’a qualifiée son principal interprète, reste séduisante pour un large public malgré la modernité de son langage. « Impressionnant » : ce mot de conclusion est enfin celui d’Eric Tanguy (2005).

Le Concerto pour violon ne saurait être plus emblématique de l’actualité de Tomasi dans le contexte de « Marseille Provence-2013, capitale européenne de la culture » : à la fois  méditerranéen et universel, il est, à l’égal de ceux de Bartok, Britten ou Prokofiev, l’un des grands concertos du 20ème siècle.

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Ce concerto, fut commandé par l’ORTF en 1962. La 1ère  audition eut lieu à Paris le 7 janvier 1964 à la Maison de la Radio avec l’Orchestre National dirigé par Georges Tzipine ; enregistrée elle fut diffusée le 16 janvier. Le soliste était son dédicataire, Dévy Erlih. C’est cette version qui a été gravée sur un CD paru chez Lyrinx fin 2003.

Il fut ensuite interprété 2 fois par par Robert Quattrochi : le 16 octobre 1969 avec l’Orch. Radio-Symphonique de Strasbourg dirigé par Roger Albin, puis le 4 février 1972 avec l’Orch. Nord-Picardie dirigé par Maurice Suzan.

Après la disparition du compositeur en 1971, Dévy Erlih l’a interprété le 25 avril 1985 à Marseille avec le Philharmonique de cette ville dirigé par Pol Mule. C’est ce même orchestre, dirigé par Georges Pehlivanian, qui a accompagné sa recréation par Laurent Korcia le 18 janvier 2013 au Silo, à Marseille, alors Capitale européenne de la culture.

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