Concerto de saxophone et orchestre

 

Si Tomasi a réutilisé pour les variations chorégraphiques d’Antinéa dans son opéra L’Atlantide (écrit en 1952) certains des thèmes les plus passionnés et sensuels de son Concerto, écrit auparavant en 1949, plusieurs matériaux de celui-ci n’en sont pas moins eux-mêmes issus d’un travail antérieur pour l’oratorio La nuit obscure de Saint-Jean de la Croix dont l’inspiration était bien sûr spirituelle. Ce concerto dionysiaque, d’une étourdissante virtuosité est ainsi très emblématique de la musique de chair et de sang, traversée d’élans mystiques, de Tomasi. Une notice du compositeur le présente ainsi :

« Ce concerto débute par un Andante auquel s’enchaîne, sans interruption, un Allegro. Dès la première mesure, l’orchestre expose le premier thème ; à la deuxième mesure, toujours par l’orchestre, exposition d’un autre thème, mystérieux et clair à la fois ; à la quatrième mesure, exposition par le soliste d’un thème accablé, résigné, funèbre ; ainsi sont présentés dans les six premières mesures, les trois thèmes qui serviront à construire l’Andante et l’Allegro, en utilisant toutes les possibilités du saxophone alto et en confiant à l’orchestre un rôle également important.

Au milieu de cet allegro, se déroule une cadence d’un effet particulièrement saisissant. Le soliste évolue librement, en donnant l’impression d’improviser, accompagné d’un léger bruissement de cymbale et d’une harpe qui répète inlassablement une pédale à 5/4 tirée de l’Allegro. Celui-ci s’achève dans l’apaisement, avec le deuxième thème mystérieux

Pour le Final, intitulé « Giration », l’auteur utilise un fragment de la cadence qu’il développera dans un mouvement endiablé. Immédiatement après la présentation de ce thème, le saxophone intervient avec un deuxième thème qui se superposera au premier ; thème rythmique aussi, mais désarticulé, syncopé, haletant. Au cours de ce final, les principaux thèmes de l’Andante réapparaîtront complètement déformés, sous divers aspects, poétiques, lyriques ou dramatiques, et l’œuvre s’achèvera triomphalement sur le deuxième thème de l’Andante. »

Le concerto fut composé pour le Concours du Conservatoire de Paris de 1949, mais il ne comportait pas le Final « Giration ». Marcel Mule auquel il est dédié en fut le créateur, d’abord seulement de « Giration », le 5 novembre 1949, puis intégralement avec l’Orchestre National sous la direction de l’auteur le 2 mars 1950. Marcel Mule l’interpréta ensuite sous la direction de Pierre Dervaux et avec l’Orchestre des Concerts Pasdeloup le 2 décembre 1951. Sa durée est de 17 minutes environ.

Enregistrements

Sur bande magnétique :

– Enregistrement de la création : 2 mars 1950 par Marcel Mule (Orchestre National dirigé par H.Tomasi) – Phonothèque de Radio-France, INA, Paris

(cote : LO 284)

– Par Daniel Deffayet, Orchestre National, dir. Manuel Rosenthal : 6 février 1963 (Phonothèque Radio-France, cote LP 68684)

Sur disque 33 t. :

– De « Giration » seulement : Marcel Mule + piano : disque Decca LX 3130

et disque Selmer n°2012 (« Marcel Mule »)

Sur CD :

Par Claude Delangle, « Under the sign of the sun » (BIS), Singapore Symphony Orchestra, Lan Shui

Télévision :

Enregistrement intégral par TFI le 18 décembre 1979 lors de la finale du « Tousrnoi des Jeunes Musiciens », remportée par Bertrand Dubreuil ; Orchestre des Jeunes des Conservatoires dirigé par Jacques Mercier. – Les membres du Jury étaient : Landowski (Président), Casdesus, Charpentier, Rampal, Delmotte, Fontanarosa, Ciccolini, Henri Six (TF1), Prof. Minkowski.

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